Les femmes de la DGE, portrait #20 : Florine Haghighat-Lagardère

""

La Direction générale des Entreprises (DGE) met à l’honneur les agentes passées et actuelles qui font la Direction. Ce mois-ci, nous vous présentons Florine Haghighat-Lagardère, directrice de projet artisanat, métiers d’art et restauration et ancienne référente Egalité-Diversité à la DGE.

Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?

Après avoir passé le concours d’attachée d’administration à l’IRA (Institut Régional d'Administration) de Metz, j’ai choisi d’intégrer Bercy à l’issue de ma formation. J’ai commencé à la DGE, comme chargée de mission des communications électroniques nationales et européennes au Service de l’Economie numérique, poste que j’ai occupé pendant 4 ans.

J’ai ensuite souhaité évoluer vers des fonctions managériales. C’est ainsi que j’ai pris le poste de cheffe de projets « plateformes numériques de services marchands » au Service du Tourisme, du commerce, de l’artisanat et des services.

En 2022, après 2 ans et demi de poste, j’ai voulu effectuer une nouvelle mobilité. Je voulais diversifier mon profil en sortant des politiques publiques liées au numérique et renforcer mes compétences managériales. Cette même année, j’ai également passé et réussi l’examen professionnel d’attaché principal, juste avant mon congé maternité ! A mon retour, j’ai obtenu le poste de directrice de projet Artisanat, Métiers d’art et Restauration. J’anime désormais une équipe de 8 agents et 1 stagiaire. Nous pilotons un certain nombre de projets sectoriels visant à valoriser les métiers de l’artisanat, à structurer le secteur des métiers d’arts, à répondre aux attentes des professionnels du BTP ou encore à élaborer des politiques publiques ambitieuses pour le secteur de la restauration. Nous menons également des projets transversaux à ces différents secteurs visant à accompagner les acteurs dans leur transition écologique et numérique.

Parallèlement à cela, je suis investie sur les sujets Egalité depuis mon entrée à la DGE. J’ai d’abord travaillé sur l’égalité dans l’industrie en lien avec le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher (NDLR : ministre chargée de l’Industrie de 2017 à 2022 et actuelle ministre de la Transition énergétique) et j’ai fait partie de l’équipe-projet à l’origine du premier plan directionnel élaboré entre 2019 et 2020. Dans ce cadre, j’ai participé à la création du réseau DG’Elles et à son animation depuis bientôt 2 ans, ainsi qu’au Comité de suivi du plan Egalité de la direction. En 2022, j’ai été référente Egalité-Diversité pour la DGE. Dans ce cadre, j’ai pu participer au Comité de pilotage mensuel Egalité-Diversité organisé par la Délégation à la diversité et l’égalité professionnelle du Secrétariat Général du ministère. J’étais fière de pouvoir défendre les actions de la DGE sur ce sujet et de les promouvoir auprès des autres administrations de Bercy.


Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?

Le management : animer l’équipe et accompagner les agents dans leur parcours ou dans leur montée en compétences est très stimulant. J’anime une équipe intergénérationnelle : des personnes avec quelques années d’expériences, et des agent(e)s en dernière partie de carrière, le positionnement est donc différent en fonction de la personne. J’apprécie d’ avoir de la diversité dans les équipes, dans les genres, les âges ou encore les parcours.

Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?

Un regard très attentif, d’abord parce que j’étais référente Egalité-Diversité dans le cadre professionnel, mais aussi au niveau personnel puisque j’ai fait partie d’associations qui mènent des actions en faveur des femmes migrantes et des mères en situation de précarité. C’est un sujet qui me touche depuis l’adolescence. Je suis ravie de faire partie d’une direction qui prend ce sujet à cœur et qui met en place de vraies actions. Il y a encore beaucoup de travail mais on s’y attelle ! Je suis plutôt optimiste sur la façon dont les choses évoluent au niveau de la DGE et de Bercy. Beaucoup de choses sont faites : de jeunes générations de femmes qui osent plus arrivent et prennent la place qui leur revient dans l’organisation, c’est très encourageant !

Certaines mesures, encore sujettes à débat, me semblent toujours d’actualité. Les quotas par exemple sont nécessaires car ils permettent aux femmes d’accéder à des postes à responsabilités. C’est une mesure corrective et temporaire qui permet d’atteindre un équilibre femmes-hommes, qui rappelons-le, n’a jamais existé. Dans ce cadre, la création de réseaux féminins est cruciale : cela permet de recréer un lien entre femmes, de la sororité et de l’entraide. Quand nous avons créé DG’Elles, nous voulions un espace où toutes les femmes de la direction puissent se rencontrer. Et ça marche ! Les jeunes femmes connaissent DG’Elles car elles se renseignent en amont et ont repéré le réseau sur notre site internet ou nos réseaux sociaux. C’est même devenu un atout recrutement pour la DGE. J’en suis très fière !

Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière professionnelle ?

Complètement ! Il y a eu une vraie évolution entrainée par un portage politique de haut niveau avec l’implication personnel de notre Directeur général, Thomas Courbe, qui nous a apporté un véritable soutien pour mettre en place des mesures ambitieuses au sein de la Direction. Aujourd’hui je trouve que nous avons réussi à attirer et à fidéliser des femmes très compétentes qui se sentent bien à la DGE.

En effet, pour celles qui souhaitent prendre des responsabilités, la hiérarchie nous fait confiance et nous propose des postes passionnants. Par exemple, je suis partie en congé maternité en octobre 2022, et suis revenue en février 2023. A mon retour, j’ai émis le souhait d’effectuer une mobilité ascendante, et j’ai reçu beaucoup de soutien et d’encouragement de la part de ma hiérarchie. Avec un enfant en bas âge, mon équilibre vie professionnelle-vie personnelle est très important pour moi. Mes supérieurs ont toujours été très rassurants et à l’écoute à ce sujet. Ils m’ont démontré que l’on pouvait s’organiser pour gérer  les deux. J’ai ainsi pu débuter mon  nouveau poste de directrice de projet dans de bonnes conditions.

Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?

Plus de femmes en CODIR pour avoir plus de modèles féminins ! Pour ce faire, la DGE met déjà en œuvre 4 actions qui vont dans ce sens :

  • Le programme Potenti’Elles qui permet à des femmes d’avoir accès à du coaching, des formations, de prendre confiance en elles et de prendre dans la Direction la place qu’elles souhaitent.
  • Les Portraits de femmes : qui permettent une mise en visibilité de nos agentes par la communication, c’est un super outil.
  • Le Réseau DG’Elles : pour les échanges et l’entraide.
  • Le mentorat  à destination de femmes qui veulent évoluer professionnellement. Elles peuvent demander à avoir un ou une mentor(e) pour les accompagner. Cela permet d’impliquer aussi nos agents hommes, de faire se rencontrer différents niveaux de postes et de créer des opportunités d’emploi entre services.

De manière générale, les politiques en faveur de l’Egalité se concrétisent sur du long cours et grâce à une implication globale : il faut persévérer et sensibiliser sans cesse : on n’est pas sur du "one shot" !

Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Quelle est votre première mesure ?

La formation à l’égalité des sexes et à la lutte contre les stéréotypes dès le plus jeune âge.

Les inégalités et leur reproduction se jouent dès les plus jeunes années. Si on arrive à éduquer nos fils et filles à l’égalité, avec de vrais programmes adaptés aux enfants, on fera de la prévention. Toutes ces inégalités disparaitront (et notamment les violences sexistes et les inégalités salariales), car on aura pris le problème à la base. On créera des générations moins violentes, plus à l’écoute de chacune et de chacun. 

L’école républicaine, ouverte à tous, doit, dès la maternelle, avoir une vraie ambition sur ce sujet.

Avez-vous été confrontée à des difficultés durant votre carrière en raison de votre sexe ? Si oui, comment avez-vous réussi à les surmonter ?

Non. Par contre, j’ai déjà eu des remarques sexistes ordinaires ou des blagues déplacées. Souvent, les personnes ne s’en rendent même pas compte.

Une figure féminine qui vous inspire ?

Mona Chollet : j’aime bien ses livres.

Je suis aussi admirative du travail de Gisèle Halimi : elle est née dans une famille modeste dans laquelle elle n’était pas aimée, et elle est devenue l’avocate qu’on connait. Et c’est grâce au procès de Bobigny que le droit à l’avortement a été autorisé en France.

Autre personne inspirante de mon quotidien : Catherine Munch, conseillère juridique au SGDSN (Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale). J’étais jeune chargée de mission et je voyais cette magistrate évoluer en réunion, dans un environnement très masculin, gagner le respect de tous par une grande compétence et une bienveillance incroyable. Je ne lui ai jamais dit mais je me disais à l’époque que j’aimerais être comme elle un jour.

Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?

Osez ! Prenez confiance en vous, sortez de votre zone de confort, passer des concours, faites des mobilités, sans jamais vous dire que ce n’est pas pour vous ou que ce n’est pas le bon moment !

Je souhaite que les agentes puissent faire ce qu’elles ont envie : travailler ou arrêter de travailler, prendre un poste à responsabilités, évoluer sur des postes d’expertise technique ou autre , peu importe ! Ne vous posez pas de question sur votre légitimité, il y a des places à prendre, alors prenez-les !

Mots clés

Mis à jour le 26/07/2023

Partager