Portraits de femmes #41 : Delphine Ruel
Delphine Ruel est sous-directrice de la normalisation, de la réglementation des produits et de la métrologie au Service de la compétitivité, de l'innovation et du développement des entreprises (SCIDE) de la Direction générale des Entreprises (DGE).

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de venir à la DGE ?
Je suis ingénieur des mines et j’ai un parcours essentiellement régalien. J’ai démarré ma carrière, en 2010, à l’Autorité de sureté nucléaire en tant que chef de la division de Paris. Nous étions en charge du contrôle de la radioprotection, majoritairement au sein des hôpitaux mais aussi dans les activités industrielles ou de recherche et sur des sujets liés aux sites et sols pollués par des matières radioactives.
En 2015, j’ai pris le poste de chef du bureau des produits industriels à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Mon périmètre d’action comprenait l’ensemble des produits non-alimentaires de consommation courante (jouets, meubles, produits chimiques, électriques et textiles, etc.).
J’ai ensuite rejoint le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en 2018, comme sous-directrice des risques accidentels. Mes équipes s’occupaient des équipements et des installations industriels (pipelines de distribution de gaz, sites Seveso, transport de matières dangereuses, etc.) pouvant générer des risques accidentels importants (émission de produits toxiques, explosion, incendie, etc.).
J’ai finalement intégré la sous-direction de la normalisation, de la réglementation des produits et de la métrologie (SQUALPI), de la DGE, en 2024. Le poste offrait une combinaison particulièrement intéressante pour moi : une partie régalienne, un retour aux sujets de surveillance de marché dans une posture différente et un nouveau domaine à maîtriser, la normalisation, que je ne connaissais que comme utilisatrice de ses « produits finis ». Le tout dans une position forte de de coordination interministérielle et avec des enjeux importants en termes de compétitivité des entreprises françaises.
Dites-nous en plus sur votre poste actuel et vos missions.
Ma mission consiste à orienter et piloter l’activité de la sous-direction, qui est composée de vingt agents répartis en trois équipes dédiées respectivement à la métrologie, la normalisation et la libre circulation des produits. Nous suivons et négocions les réglementations aux niveaux européen et national sur ces sujets. En tant que sous-directrice du SQUALPI, j’occupe aussi le rôle de déléguée interministérielle aux normes qui consiste à définir la politique de normalisation française et j’exerce la fonction de commissaire du gouvernement auprès du Comité français d’accréditation (COFRAC) et de l’Association française de normalisation (AFNOR), dont la DGE assure la tutelle. Dans ce cadre, je m’appuie sur un réseau de responsables ministériels aux normes.
L’activité de normalisation consiste à élaborer des normes techniques qui définissent les caractéristiques que doivent respecter les produits (formats de carte bancaire, de papier, conteneurs maritimes, fixations des sièges automobiles pour les enfants, etc.). Ces normes sont élaborées en commission de normalisation par des experts, principalement issus des entreprises et désormais essentiellement au niveau européen ou international, structurant ainsi les marchés. Inciter et mobiliser les entreprises à s’investir dans cette activité est donc un véritable enjeu de compétitivité.
Dans le domaine de la libre circulation des produits, le SQUALPI coordonne l’ensemble des autorités de surveillance de marché. Nous négocions et veillons à la mise en œuvre du cadre législatif européen sur le marché intérieur des produits et les réglementations européennes régissant la mise sur le marché des produits de consommation courante tels que les jouets et les produits électriques et électroniques, notamment. L’objectif est de garantir la libre circulation des produits en Europe et une concurrence loyale pour les opérateurs économiques français.
Nous pilotons par ailleurs une activité de contrôle dans le cadre de la métrologie légale. La métrologie est la science de la mesure qui réglemente 37 catégories d’instruments de mesure en fonction de leur usage (balance, pompe à essence, radar, etc.). Les contrôles sur le terrain de ces instruments sont réalisés par un réseau d’environ 130 agents positionnés au sein des Directions régionales de l'Économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS). Nous exerçons également la tutelle du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) animant le réseau des laboratoires de recherches en métrologie française.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre fonction ? À la DGE ?
J’apprécie les activités de la sous-direction qui servent toutes les trois la compétitivité des entreprises, ce qui avait motivé mon envie de rejoindre la DGE. J’apprécie particulièrement notre positionnement à la fois transversal au sein de la DGE et interministériel (sur la libre circulation des produits et la normalisation). Il y a également une grande diversité d’interlocuteurs en dehors de l’administration, notamment des fédérations professionnelles dans des domaines variés, allant de la filière électrotechnique à celle du jouet, en passant par la mécanique et le bâtiment.
J’aime également manager mes équipes et ma porte leur est d’ailleurs toujours ouverte !
J’ai travaillé dans trois administrations centrales, avec des fonctionnements différents, et je trouve que l’organisation de la DGE est flexible et réactive, ce qui est très appréciable. Les équipes-projets, DG’Elles pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et DG’Écoresponsable pour l’écoresponsabilité, sont aussi très actives et de vrais atouts pour la direction.
Un conseil aux femmes qui liront votre portrait ?
Je leur conseillerais de ne pas se laisser influencer : nous savons ce qui est important pour nous-mêmes, ce n’est pas à d’autres de décider à notre place !
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