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Portraits de femmes #32 : Elsa Verbrugghe

Elsa Verbrugghe est chargée de mission propriété industrielle à la Sous-direction de l’innovation (SDI), au Service de la compétitivité, de l'innovation et du développement des entreprises (SCIDE), depuis 2020.

Publié le : 28 oct 2024

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de venir à la DGE ?

J’ai un parcours classique de droit. C’est au cours de mon Erasmus en Angleterre que j’ai découvert le droit de la propriété intellectuelle, qui m’a tout de suite plu et dans lequel je me suis spécialisée. J’ai particulièrement apprécié la dimension internationale et la capacité à traiter des enjeux économiques et technologiques. La propriété intellectuelle regroupe l'ensemble des règles applicables aux créations « intellectuelles » ou « immatérielles » et se décline, dans le droit français, en deux parties : la propriété littéraire et artistique et la propriété industrielle, que nous traitons à la Direction générale des Entreprises (DGE). 

J’ai commencé ma carrière professionnelle dans un cabinet de conseil en propriété intellectuelle avant de rejoindre un cabinet d’avocat fiscaliste, où j’ai participé à la création d’un département dédié à la propriété intellectuelle, challenge que j’ai particulièrement apprécié. En 2015, j’ai intégré le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où j’ai géré de nombreux dossiers complexes dans tous les domaines de la propriété intellectuelle (bases de données, brevets, droits d’auteur, marques, nouvelles technologies, etc.). Cette expérience au cœur du plus gros organisme de recherche public français m’a permis d’appréhender les multiples enjeux auxquels sont confrontées les institutions dans la valorisation de leurs innovations. J’étais aussi régulièrement en lien avec les entreprises, ce que j’ai apprécié et qui m’a menée à la DGE, en 2020. J’ai notamment saisi cette opportunité afin de continuer à travailler au service de l’innovation mais avec une perspective plus vaste qui touche les entreprises et secteurs économiques clés.

Dites-nous en plus sur votre poste et vos missions.

Mon rôle consiste principalement à encadrer et participer à l’élaboration des politiques publiques en matière de propriété industrielle, qui est un droit extrêmement particulier avec des enjeux bien précis, que je trouve complet et stimulant. Il concerne tous les secteurs, aussi bien l’agriculture, l’automobile, les biens de consommations que la santé, où il y a des enjeux de brevets considérables. 

Parmi mes missions, je rédige et négocie des textes législatifs, que ce soit au niveau national ou au sein des instances européennes. Je défends également des actifs immatériels au contentieux ou en amont en participant à la lutte contre la contrefaçon, notamment en ligne.

Je travaille beaucoup en transverse, que ce soit avec les services sectoriels de la DGE, des services ministériels ou d’autres ministères (notamment ceux de la Justice et de la Recherche). Je collabore aussi avec l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI), les instances européennes, des entreprises et associations professionnelles de différents secteurs (design, jouet, luxe, textile). Nous avons un bon réseau de spécialistes en propriété intellectuelle, avec qui il est très plaisant de travailler sur des enjeux qui nous passionnent. Nous devons sans cesse nous adapter à un environnement mouvant et multiforme, la protection de l’innovation est un enjeu stratégique pour la compétitivité des entreprises françaises.

Depuis quatre ans, dans le cadre de ma fonction et du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), je co-préside aussi, avec le directeur juridique d’Hermès international, un groupe de travail qui lutte contre la contrefaçon en ligne. Nous nous rencontrons régulièrement et sommes en lien avec tous les pouvoirs publics (douane, justice, police, etc.), des fédérations mais aussi avec des influenceurs, qui peuvent parfois promouvoir la contrefaçon sans se rendre compte des impacts. Cela me permet également d’avoir la vision des entreprises et donne tout son sens à ma mission d’élaboration des politiques publiques au service des entreprises pour répondre à leurs besoins. Je suis très investie sur ce sujet qui concerne tous les secteurs, notamment celui du jouet qui est le plus impacté, et représente un manque à gagner conséquent pour l’économie française, deuxième économie la plus touchée par la contrefaçon après les États-Unis. Les contrefacteurs sont très innovants et nous devons l’être plus encore !

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre fonction ? À la DGE ?

C’est d’abord la diversité des sujets et le fait de travailler en réseau avec des agents experts de leur domaine et passionnés. La propriété intellectuelle me permet de découvrir des sujets différents. En ce moment, je travaille, par exemple, sur le  secteur agroalimentaire et plus particulièrement sur le droit des brevets des nouvelles techniques génomiques. À la DGE, j’ai aussi appris l’importance de prioriser et à évaluer les risques pour l’État. 

À la DGE, il y a des spécialistes dans tous les domaines, ce qui est très enrichissant. Avec le mode projet, nous sommes régulièrement amenés à travailler ensemble, ce qui est formateur et stimulant. Au sein de ma sous-direction, il y a aussi une très bonne ambiance, il est très plaisant de travailler à la SDI.

Un conseil aux femmes qui liront votre portrait ?

Faites ce que vous aimez, sans vous oublier ! Je considère que vivre sa passion n’a pas de prix mais cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne faut pas avoir de limites. Au contraire, avoir des limites est légitime et en parler est parfaitement normal, y compris en début de carrière. 

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