Le tourisme à vélo

En 10 ans, le tourisme à vélo est devenu une activité de tourisme et de loisir de plus en plus prisée. 22 millions de français déclarent faire du vélo pendant leurs vacances et le cyclotourisme est devenu la première pratique d’itinérance touristique sur le territoire, devant la randonnée pédestre.

Une pratique en forte croissance, accélérée par la crise sanitaire

La France se positionne aujourd’hui comme la seconde destination mondiale pour le tourisme à vélo après l’Allemagne, avec plus de 9 millions de séjours cyclistes par an et attire 20 % de cyclo touristes étrangers. La crise sanitaire n’a fait qu’amplifier cette dynamique. Entre 2016 et 2020, le nombre de passages de cyclistes sur les vélo routes et voies vertes avait augmenté de +15%. En 2020, on enregistrait +28% de croissance de trafic par rapport à 2019, hors périodes de confinement, 52 % des Français se déclarant plus attirés par le tourisme à vélo qu’avant la crise. La tendance se confirme en 2021, avec une stabilité de la fréquentation, hors périodes de confinement.

Depuis une dizaine d’années, l’Etat, les collectivités locales et les acteurs institutionnels du tourisme se sont  en effet fortement mobilisés pour créer les conditions d’un retour à la pratique du vélo, notamment de loisirs, et pour structurer la filière du tourisme à vélo. Le déploiement d’un schéma national des véloroutes et voies vertes de 25 600 km, dont 70 % sont utilisées à des fins de loisirs et de tourisme, a constitué un élément essentiel de cette structuration.

1 784 nouveaux km d’itinéraires cyclables ont été ouverts en 2020 (+165 % par rapport à 2019), dont 543 km d’itinéraires locaux, ce qui porte à 19 000 km le nombre de km réalisés (74 % du schéma). Le Schéma EuroVelo, quant à lui, est ouvert à 92,5 % en France. 8 149 km sur les 8 806 km des dix itinéraires européens dans notre pays sont réalisés. Certains ont acquis une internationale comme la Vélodyssée (littoral Atlantique), La Loire à Vélo (Val-de-Loire) ou la Via Rhôna qui mettent particulièrement en valeur les richesses géographiques, culturelles et patrimoniales du territoire. 5 500 km d’itinéraires touristiques régionaux et 3000 circuits routes et VTT (135 000 km) complètent ce schéma national.

L’investissement cumulé des collectivités locales (Départements et Régions) dans les infrastructures avoisine aujourd’hui 1,5 milliard d’euros, auquel s’ajoutent les actions en matière de structuration touristique et d’offres de services menées avec leurs opérateurs en charge du tourisme (BIT, OT, CDT, CRT). Plus de 6000 prestataires sont ainsi labellisés Accueil Vélo© et proposent des services adaptés à l’accueil des cyclistes (hébergement, restauration, sites touristiques, réparateurs.. et récemment ports de plaisance).

Ces efforts se sont avérés payants puisque la France s’est vue décerner par deux fois, en 2017 et 2018 le prix Most popular Cycle Tourism Country  lors du salon international du tourisme à Berlin pour l’importance et la qualité des itinéraires européens qui la traversent.

Des retombées économiques substantielles pour les territoires

Les retombées économiques directes du tourisme à vélo sont estimées à 4,6 Md€  soit + 46% en 10 ans. La filière génèrerait par ailleurs 33 800 emplois, dont la moitié dans l’hébergement et la restauration, mais aussi dans les commerces locaux, dans les professions du cycle et chez les opérateurs de tourisme.

En intégrant les impacts indirects (consommations de biens et services des opérateurs auprès de leurs fournisseurs) et induites (consommation de revenu par les salariés de la filière), les retombées économiques seraient de 11,4 Md€ pour 76 200 emplois (ETP). Ainsi, 1 M€ de dépense pour produire des services touristiques génèrerait sur l’économie nationale 2,74 M€, et 18,3 ETP. Ces effets multiplicateurs classent le tourisme à vélo comme l’un des 65 secteurs économiques ayant les plus forts effets d’entraînement sur l’économie. Ils s’expliquent par une part importante d’achats de biens et services pour la production de ces services et par le fait que 77 % de la richesse ainsi créée est captée sur le territoire national.

Ces impacts économiques bénéficient largement aux territoires : en 5 ans, les retombées économiques de la Loire à Vélo ou du réseau de véloroutes et voies vertes de Bretagne ont plus que doublé. Ils atteignent plus de 100 M€ /an sur la Vélodyssée.  La dépense moyenne d’un cyclotouriste y est de 68 €/jour, dont 70 % sont consacrés à l’hébergement et à la restauration. Celle des touristes sportifs sur les cols de montagne est de 80 €, toujours en lien avec l’hébergement (principalement en hôtels ou gîtes). Les touristes étrangers dépensent plus que les Français. Il en est de même des utilisateurs de vélo à assistance électrique, en moyenne plus âgés, et qui privilégient l’hébergement hôtelier.

Sur les excursions, seuls 11% des cyclistes engagent une dépense, en moyenne de 17 €. Ramenée à tous les excursionnistes, elle est de moins de 2 €, mais monte à 6,56 € pour les sorties à la journée. En Belgique et en Allemagne, elle est de 7,5 € et de 12,5 € à la journée. La marge de progression est donc importante. Elle passe par le développement des services marchands autour des itinéraires et la création de sorties thématiques (vélo + restauration, vélo + visite de site, vélo +  marché local…).

Fort de ces résultats, l’ambition aujourd’hui affirmée par le Gouvernement dans le plan « Destination France » présenté par le Premier Ministre en novembre 2021 est de faire de la France la première destination vélotouristique à l’horizon 2030. Pour y parvenir, le schéma des véloroutes devra être achevé et 20 000 prestataires labellisés Accueil Vélo©. Y seront consacrés plus de 40 M€ sur les 150 du fonds « Destination France », visant à accélérer le développement des atouts touristiques de la France.

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Mis à jour le 23/01/2024

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