Décarbonation : la stratégie nationale d’accélération sur les batteries

30/05/2023

L'électrification des transports entraîne une forte augmentation de la demande de batteries, qui devrait être multipliée par 14 d'ici à 2030. Dans ce cadre, le développement d'une offre industrielle française et européenne est une priorité majeure.

Enjeux environnementaux, économiques et industriels

La transition énergétique et la réduction des émissions de CO2 dans les transports sont des enjeux environnementaux importants. La règlementation européenne et l'objectif de neutralité climatique d'ici 2050 exigent des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'émergence d'une offre industrielle compétitive en batteries est essentielle pour atteindre ces objectifs environnementaux et favoriser la transformation de la filière automobile, où les batteries représentent environ 35% de la valeur ajoutée des véhicules électriques.

Il existe également un enjeu de souveraineté industrielle, car actuellement la majorité des capacités de production mondiale de batteries de véhicules électriques sont situées en Chine. Pour garantir une autonomie stratégique et soutenir la réindustrialisation, il est crucial de structurer une filière industrielle complète couvrant l'ensemble de la chaîne de valeur des batteries.

Retour sur les actions du Gouvernement

Depuis 2018, la France s'est engagée dans le développement d'une offre européenne de batteries en soutenant l'Alliance européenne des batteries. Elle a lancé un premier Plan Batteries visant à accélérer l'émergence d'une filière de production de batteries en France. Ce plan a permis l'implantation de gigafactories sur le territoire et soutenu des projets de R&D dans le domaine des batteries.

En 2021, la Stratégie nationale sur les batteries a été intégrée aux objectifs de France 2030 pour renforcer les actions du premier plan. Les 4 gigafactories implantées en France devraient permettre d'atteindre une capacité de production de batteries entre 100 et 120 GWh et la création d'environ 10 000 emplois directs d'ici 2030. L'émergence d'une production nationale de batteries contribue à la réindustrialisation et à la décarbonation, renforçant ainsi la souveraineté industrielle tout en préservant le climat.

La Stratégie nationale sur les batteries, coordonnée par la Direction générale des Entreprises (DGE), se concentre sur quatre objectifs prioritaires :

  • développer une offre nationale complète, de l'extraction des matériaux au recyclage, en soutenant la recherche, l'innovation et l'industrialisation ;
  • promouvoir les batteries les plus respectueuses de l'environnement ;
  • stimuler la demande de batteries, notamment dans le domaine des transports ;
  • répondre aux besoins de recrutement et de formation de la filière, avec une attention particulière portée aux compétences en électrochimie et en science des matériaux.

Défis et objectifs futurs

Soutenir la recherche et l'innovation pour développer de meilleures batteries

Le PEPR (Programmes et équipements prioritaires de recherche) "Batteries", piloté par le CNRS et le CEA, finance des projets de recherche et d'équipement afin de créer des batteries performantes, sûres et durables. Il met l'accent sur une chimie innovante, des systèmes de gestion de batteries adaptés et des outils numériques avancés. Ce programme bénéficie d'un budget de 45,7 millions d'euros et implique des équipes de recherche à travers tout le pays. Il opère en synergie avec le PEPR "Recyclage, Recyclabilité, Ré-utilisation des Matières" pour minimiser la consommation de ressources primaires.

Accompagner l’industrialisation des projets sur l’ensemble de la chaine de valeur

L'État soutient la recherche, l'innovation et l'industrialisation dans la filière des batteries. Il encourage l'émergence de gigafactories et vise à sécuriser l'approvisionnement en métaux critiques. Une stratégie est mise en place, incluant des accords d'approvisionnement en métaux critiques et des investissements stratégiques.

Répondre aux besoins de recrutement et de formation

La stratégie répond également aux besoins de recrutement et de formation de la filière. Des projets tels que l'"École de la batterie" à Grenoble, soutenus par France 2030, ainsi que le projet "Electromob" dans les Hauts-de-France, visent à former des apprenants à tous les niveaux de qualification dans les métiers de la batterie. Au total, les projets lauréats représenteront un budget de formation de plus de 60 millions d'euros, soutenus par des aides de l'État. De plus, la France participe à l'Académie Européenne de la Batterie, en partenariat avec l'EIT Innoenergy, pour former et reconvertir les travailleurs européens dans les métiers liés aux batteries, avec un objectif de 150 000 travailleurs formés en France d'ici 2025.

Quelques chiffres

  • 4 gigafactories dont la première – ACC – débutera sa production dès 2024
  • 10 000 emplois directs créés par ces gigafactories d’ici 2030
  • 100 à 120 GWh de capacité de production de batteries
  • Plus de 903 millions d’aides de la France dans le cadre des deux PIIEC sur les batteries
  • 38 projets liés aux batteries ont été soutenus via les dispositifs France 2030

Mis à jour le 30/05/2023

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