L'intelligence artificielle et le monde de la défense

Depuis plusieurs années déjà, le ministère des Armées développe ses relations avec la communauté scientifique française en intelligence artificielle et soutient des travaux qui pourront être à l’origine de nouvelles technologies d’intérêt pour la Défense.

Vision

L’Intelligence Artificielle (IA) est une technologie d’intérêt dual, qui trouve bon nombre d’applications dans les systèmes de défense (navigation autonome, planification, aide à la décision, santé du soldat, etc.). C’est pourquoi, depuis plusieurs années déjà, le ministère des Armées développe ses relations avec la communauté scientifique française en IA et soutient des travaux qui pourront être à l’origine de nouvelles technologies d’intérêt pour la Défense. Le recours à l’IA au ministère des Armées nécessite la maitrise de la donnée et de son exploitation. La donnée est massive, très variée et produite parfois par des grands capteurs spécifiques au monde de la défense comme les sonars ou les radars par exemple. Dans un contexte opérationnel, elle peut nécessiter une mise à jour véloce et sa véracité ne doit pas pouvoir être mise en doute. Enfin, il faut pouvoir la capter, la traiter et la valoriser dans ces nouveaux systèmes. Elle constitue un point de passage obligé de l’IA et un facteur de « durcissement » des applications d’IA dans le monde militaire.

Enfin, notre pays se veut être un modèle d’utilisation maîtrisée de l’intelligence artificielle. À ce titre, la recherche d’une IA de confiance est un objectif clé pour assurer la robustesse et la compatibilité des applications avec les contraintes du monde de la défense, en particulier la criticité de ses fonctions. Par ailleurs, l’application de l’IA soulève la question de l’éthique. Pour respecter un haut niveau éthique, la France a choisi de maintenir systématiquement la responsabilité du commandement militaire dans l’emploi des armes. Pour atteindre ces objectifs, le ministère des Armées s’est doté d’un comité d’éthique, installé en 2020.

En résumé, pour la Défense, le développement de l’IA a pour objectif d’accroître significativement l’autonomie stratégique et la supériorité opérationnelle et technologique de nos armées.

Objectifs

  • Répondre aux enjeux opérationnels en appliquant l’IA dans les domaines prioritaires du ministère.
  • Optimiser le traitement des données liées aux capteurs spécifiques défense (radars, sonars, équipements de guerre électronique, etc.).
  • Préparer les missions en amont (simulateurs plus immersifs et performants, planification, etc.).
  • Favoriser les déclinaisons opérationnelles des travaux de R&T en IA.

Actions clés

Le développement de nos capacités IA pour la Défense est un enjeu transverse au sein du ministère des Armées. Il s’agit donc de fédérer et d’assurer la cohérence globale de l’action. C’est pourquoi a été créé en juillet 2019 la Cellule de coordination de l’intelligence artificielle de défense (CCIAD).

La Task Force IA a édité en septembre 2019 un document intitulé « L’intelligence artificielle au service de la Défense ». Il définit les 7 axes d’effort prioritaires évoqués précédemment, à savoir :

  • Aide à la décision en planification et en conduite
  • combat collaboratif
  • cybersécurité et influence numérique
  • soutien logistique et maintien en condition opérationnelle
  • renseignement
  • robotique
  • autonomie et soutien

Il s’agit de sensibiliser et d’acculturer les personnels à l’intelligence artificielle et à ses enjeux, mais également de mettre en place des formations en IA pour tous les métiers et à tous les niveaux d’intervention. Cette acculturation pourra porter, notamment, sur les parties valorisation de la donnée, usage et déploiement des applications. Ceci permettra une diffusion de la culture de l’IA dans tout le ministère.

D’ici 2023, les experts pluridisciplinaires qui travaillent au sein de la CCIAD pourront s’appuyer sur un réseau de 200 spécialistes de l’IA.

Il s’agit à la fois de susciter l’innovation et la recherche sur des sujets d’intérêt Défense et de capter les développements du monde civil qui pourraient être utilisables dans les systèmes des armées, directions et services.

L’innovation duale est ainsi primordiale dans le domaine de l’IA où un certain nombre d’entreprises privées sont soutenues aux travers des différents dispositifs existants.

Chiffres clés

  • Budget : 100 millions d’€/an en moyenne sur la période LPM (Loi de programmation militaire) 2019-2025 pour les études et la recherche sur l’IA
  • Recrutement de 200 spécialistes de l’IA d’ici 2023
  • 5 acteurs autour de l’IA de Défense : DGA (Direction générale de l’Armement), SGA, DGRIS, EMA et AID (Agence de l'innovation de la défense)

Mis à jour le 01/03/2023

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